Épilogue

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chateauEn ce début des années 50, Edouard Chateau avait déjà pris le temps de faire un premier bilan sur sa vie. Il avait participé directement à la naissance du plus lourd que l’air, il avait vécu deux guerres, il avait fréquenté les plus grands comme par exemple Charles Péguy  dont il illustra l’un des Cahiers de la Quinzaine , Romain Rolland et Anatole France à qui il rendit de nombreuses visites dans sa maison de retraite de Saint-Cyr-sur-Loire.
Il avait cherché, construit, inventé, innové. Mais il n’était pas question de s’arrêter. Le cerveau bouillonnait, les idées arrivaient, étaient mises en application ou s’arrêtaient. Il se fixait un objectif, puis il passait à autre chose. Les parties de pêche sur le Loir était là pour le détendre, mais  il ne pouvait s’empêcher de vouloir calculer en fonction de la profondeur de l’eau, à quelle distance exacte son bouchon devait être mis par rapport à l’hameçon afin d’avoir le meilleur taux de réussite possible.
Il avait la passion de la photographie depuis toujours. Il avait amélioré des systèmes, travaillé sur la fabrication d’images de synthèse, avant même l’apparition des ordinateurs. ( Brevets 976 372 du 10 décembre 1948 et 989 275 du 22 avril 1949 )
Il pouvait photographier le même arbre à différentes heures de la journée et ce pendant une année complète comparant ensuite les résultats obtenus en fonction des saisons et de la luminosité. Des milliers de photos dont la plupart disparurent malheureusement après sa mort.
Il avait entrepris un jour de fabriquer un cerf-volant et de fixer dessous un appareil photo muni d’un dispositif de déclenchement à distance. A l’époque, les appareils photos étaient relativement lourds, le cerf-volant était donc proportionnellement d’une grandeur équivalente. Son système affola les corbeaux, fit peur à la population locale et ne fonctionna jamais. Mais sans le savoir, il venait, bien avant l’heure, d’inventer le principe du drone.

dsc03316Et puis en 1965, c’est la naissance du “Géoscope”. Douze pages sur “L’introduction à la connaissance de la terre” et une maquette. Ce “Géoscope” était destiné à expliquer le rythme des saisons aux élèves. Ce globe terrestre un peu particulier mais génial avait lui aussi été breveté. Une grande maison d’édition s’était même fortement intéressée à sa distribution. Mais pour Edouard Chateau, ce qui était du domaine scolaire devait être gratuit, ce qui bien sûr n’était pas du tout l’avis de la maison d’édition. Le “Géoscope” resta donc dans un placard et ne fut jamais commercialisé.
C’est à cette époque également, que lassé de lire des inepties dans la presse, ou dans des livres, il s’attaqua à raconter l’histoire du début de l’aviation avec d’abord “Ader ou la fausse paternité” ( Non publié ) puis le livre tiré à cent exemplaires que l’on retrouve ici “Comment naquit l’Aviation”
Edouard Chateau attaqua ensuite sa dernière quête, son dernier défi, la démonstration du dernier théorème de Pierre de Fermat, théorème qui n’avait jamais été démontré depuis son énoncé au XVII ème siècle.
Aujourd’hui et à ma connaissance personne ne dispose de la démonstration complète élaborée par Edouard Chateau.  En 1973, il était en contact avec le Professeur Pisot de l’Académie des sciences mais rien de plus si ce n’est qu’il avait reçu les encouragements du professeur. Pourtant il existe un écrit d’Edouard Chateau certifiant qu’il avait bien réussi à démontrer ce théorème, mais entre affirmer et prouver il y a bien sûr une grosse différence. Peut-être qu’un jour ses écrits ressortiront et que le mystère Fermat sera résolu.
Edouard Chateau est décédé le 23 août 1975 à Dissay-sous-Courcillon à l’âge de 95 ans. Il était jusqu’à cette date et depuis la mort d’Henry Farman en 1958, le plus vieux pilote du monde à être vivant.

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